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Un communicateur-né

Nicolas Koenig, 35 ans, directeur général de la Cac, à Colmar, vient du monde de l'information et ne l'oublie pas au quotidien.

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L'histoire a parfois des raccourcis singuliers. En 2007, la Cac édite un livre souvenir pour ses soixante ans. Nicolas Koenig en est le rédacteur. Aujourd'hui, il dirige la coopérative. " J'ai une trajectoire atypique ", confirme l'intéressé. Cet enfant de la ville découvre la sphère agricole en étudiant la Pac pour son DESS. Un stage à la direction d'un laboratoire cosmétique, à Bruxelles, en 1999, et deux ans de service national civil à l'Assemblée des chambres de commerce et d'industrie, toujours dans la capitale belge, le familiarisent encore davantage avec les affaires européennes. Le choix du coeur décide de son retour en Alsace en 2001. Pendant une courte période, il est chauffeur-livreur " pour m'obliger à me lever le matin ". Il consacre ses après-midi à l'envoi de Curriculum Vitae. Deux pistes s'offrent à lui dans le social et une troisième à la chambre d'agriculture du Haut-Rhin. " L'agriculture me parlait par ses aspects géostratégiques. " Il devient ainsi le directeur de la communication de l'organisme consulaire. Un poste idéal pour plonger dans le milieu, s'en imprégner. Mais les moyens sont limités et le fonctionnement reste lourd.

Jeter des ponts entre les gens

Cette première expérience se transforme vite en rampe de lancement. En 2003, le poste de directeur du Paysan du Haut-Rhin, l'hebdomadaire départemental agricole, est à pourvoir dans un contexte délicat. Il faut à l'époque redresser les comptes et renouer les liens entre les actionnaires. Nicolas Koenig est l'homme qui, patiemment, écoute et parle pour " jeter des ponts entre les gens ". " Ce qui est important, c'est la capacité à générer de la confiance ", dit-il. En 2004, il participe à des formations organisées par le Centre des jeunes dirigeants de Colmar. Il y apprend les techniques de management. " Mes études m'ont enseigné où chercher l'information, pas à gérer des personnes. " A force de si bien arrondir les angles, l'autre hebdomadaire agricole alsacien fait appel à lui en 2009 pour cumuler les mêmes responsabilités de direction. Il relève le défi de faire travailler ensemble des équipes techniques, commerciales et rédactionnelles. Mais part sans avoir créé le site internet, commun aux deux titres, qui lui tient à coeur.

Donner du sens

Fin 2010, Nicolas Koenig est contacté par un cabinet spécialisé pour prendre la direction de la Cac. Il prépare minutieusement son arrivée officielle en janvier 2011 en rencontrant tous les administrateurs de la coopérative sur leur exploitation. Il s'entretient avec les cadres pour " sentir la culture de l'entreprise ". Il désigne son bras droit, Olivier Pageard, la quarantaine et plus de dix ans de maison. Il s'entoure des conseils de son prédécesseur et d'un consultant pour décider d'un nouvel organigramme adossé à quatre valeurs clés : confiance, responsabilité, cohérence et contrôle. Cet automne, la Cac lance OPTi-Terre, un outil d'enregistrement des pratiques utilisé par les adhérents et les ARC, et commence à réfléchir au projet d'entreprise 2012-2015 jugé primordial pour " motiver les équipes ". Pour Nicolas Koenig, " il faut donner du sens à ce que l'on fait et s'appliquer d'abord à soi-même ce qu'on demande aux autres ". Son challenge est aussi de diriger sans l'obstacle de la barrière linguistique un groupe actif des deux côtés du Rhin depuis la reprise du négociant Würth en 2009. Parfaitement bilingue depuis une année d'études passée à Leipzig, Nicolas Koenig veut, là aussi, donner l'exemple.

Christophe Reibel

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